Je vous ai invités précédemment à boire au moins une bonne bouteille une fois par an. Dans la mesure où statistiquement, les consommateurs de vin sont de plus en plus des consommateurs occasionnels, vous êtes en phase avec l’évolution !
En effet, si notre beau pays reste à la fois le premier pays producteur de vin comme le premier pays consommateur, les modes de consommation ont beaucoup évolué. Jusque dans les années 1980, la majorité des français étaient des consommateurs réguliers. A partir des années 1990, ce sont les consommateurs occasionnels qui arrivent en tête et deviennent la cible du marketing !
Chers lecteurs, je vous rassure, vous n’êtes plus minoritaires et votre rapport à cet aliment magique qui contient néanmoins un peu d’alcool se consomme avec modération. Vous l’avez compris, c’est aussi un autre vin que vous consommez, celui qui rime avec qualité ; mieux encore, c’est un vin-plaisir !
Si le vin reste au centre de la convivialité avec de beaux mets au restaurant comme à la maison, il se consomme aussi beaucoup en dehors des repas sans pour autant faire progresser l’alcoolisme bien au contraire. Par exemple, la consommation du vin à l’apéritif a augmenté et je serais intéressé par une étude comparative avec le taux d’alcoolémie de buveurs d’apéritifs habituels. Mieux encore, le vin se consomme parfois même sans être bu…dans des clubs de dégustation où l’on apprend à apprécier, à comparer et aussi à cracher !
J’ai cette petite fierté d’avoir été l’un des premiers, il y a 19 ans, à proposer de découvrir les Bourgogne avec des dégustations comparatives. Aujourd’hui, on ne compte plus les clubs de dégustation !
Justement, après ce préambule, je voulais vous communiquer ce que m’ont appris les dernières dégustations que j’ai organisées : le millésime 2000 se déguste merveilleusement bien en Bourgogne rouge !
Au risque de jouer les Super Dupond de la Bourgogne (pour ceux qui ont lu Gottlieb dans leur jeunesse), au risque même d’y abandonner ma modestie en défiant le grand gourou de la planète vin, je vous l’affirme sans complexe, les Bourgognes rouges du millésime 2000 sont absolument exceptionnels ! Du modeste régional jusqu’à la Tâche que j’ai eu l’infime privilège de déguster le mois dernier, en passant par les villages, les premiers crus et les grands crus, la plupart des Bourgognes rouges de bonne provenance s’apprécient aujourd’hui avec bonheur!
Dès l’ouverture de la bouteille, les parfums embaument la pièce, en bouche la texture est suave et le fruit très pur. Ils correspondent exactement à l’idée que l’on se fait d’un grand Bourgogne avec un gras et un fruité inégalables. Bref, le millésime 2000 est un millésime bourguignon !
Ne croyez-pas cependant qu’il ne se gardera pas. J’en veux pour preuve les fonds de bouteilles que j’ai redégustés non seulement le lendemain mais jusqu’à 5 jours après, je vous assure qu’ils tiennent la route !
Pour ceux qui n’en ont pas en cave, allez les découvrir au restaurant ou chez les bons cavistes.
Je suis aussi à votre disposition si vous souhaitez me demander conseil.
Sachez apprécier et rester sobres mais …sans excès !
Martial Jacquey
Passionné de vin et oenophile conseil pour Terroirs Bourguignons