Les temps sont durs pour les gourmands…

Voilà le temps de renouer avec l’écriture car les habitués de mon site n’ont pas lu de billet d’humeur depuis belle lurette !

Il y a quelques années, j’ai réuni 36 billets d’humeur du Terroir Bourguignon dans un livre et un 37ème est sur le site du Nez de Saint-Pierre. Je réalise maintenant, en lien avec ces billets, que j’ai vécu 2 deuils importants avec la perte de deux amis très chers du monde du vin. Peut-être y-a-t-il un lien avec l’arrêt de l’écriture.

C’est donc en cette époque de covid, confinement et couvre-feu que je vous adresse ce texte en pensant que c’est une époque difficile pour les gourmands. Certes, j’ai bien conscience que pour d’autres aussi…

Il y a donc plusieurs mois que nous sommes privés de dégustations et de restaurants.

Mais dernièrement, dans le respect des gestes barrières et des mesures sanitaires, comme on dit, il m’est venu une idée qui m’a permis d’assouvir mon envie de Bretagne, de vent du large et autres gourmandises.

La chose n’est pas facile et il en est fait peu de publicité mais j’ai trouvé un restaurant étoilé avec un hôtel et service en chambre. Parfois, le hasard fait bien les choses et je me suis retrouvé pas loin de Listrec qui m’a semblé être la capitale mondiale de la gourmandise ! En effet, dans ce petit hameau de Locoal-Mendon, j’ai pu m’offrir le plaisir de deux visites à deux producteurs de gourmandises qui sont exactement voisins.

Tifenn et Jean-Noël Yvon

J’avais rencontré Tifenn et Jean-Noël Yvon il y a déjà plusieurs années lors d’un rassemblement national de Slow Food qui avait lieu à Nuits Saint-Georges. J’ai le souvenir d’une journée formidable lors de laquelle étaient présentées les « sentinelles » et l’Arche du Goût de Slow Food, produits gourmands en voie de disparition. En apéritif d’un grand repas gastronomique, je n’ai jamais mangé autant d’huitres et d’aussi bonnes que ce jour-là ! Faisant partie de l’association et du convivium Slow Food de Dijon, ma fonction était d’y tenir le bar à vins éphémère du banquet.

Je rêvais donc de pouvoir rendre visite un jour à Tifenn et Jean-Noël dans ce lieu magique où la mer rentre dans les terres avec la complicité de la rivière d’Etel. L’histoire et le parcours de ce couple méritent d’être entendus et il leur a fallu beaucoup d’énergie, d’intelligence et de ténacité pour continuer à élever leurs huitres en pleine mer.

C’est dans un autre contexte que j’ai fait la connaissance de Jacques Allehaux des salaisons du Golfe. Il venait une fois par an à Dijon présenter ses poissons fumés au salon Délissimo. Outre les saumons et thons fumés assez connus, il m’a fait découvrir l’escolier dont la texture et le goût fumé sont assez remarquables. Il nous a préparé un joli pique-nique que nous avons pu apprécier par de belles journées ensoleillées sur les chemins côtiers.

Jacques Allehaux

Étant parti sans provision, j’ai eu la chance de trouver un Bourgogne-Chitry d’Olivier Morin dans la cave de ma sœur qui habite presque à l’entrée de la Bretagne. Il s’agissait d’une Cuvée Constance du millésime 2015, un vin qui n’a de modeste que le prix et qui était d’un accord parfait avec les huitres et les poissons fumés. Nous avons terminé le fond de la bouteille dans notre hôtel et il tenait largement la comparaison avec le mythique chenin les Rouliers 2017 de Richard Leroy comme avec l’excellent Savennières-Roche aux Moines 2016 de Tessa Laroche.

Notre point d’attache était l’oasis dont je rêvais depuis plusieurs mois dans le désert pandémique qui fait passer les restaurants pour des lieux de péché. À Carnac, l’hôtel Lann Roz est adossé à l’excellente table étoilée Michelin « Côté Cuisine » où Laetitia et Stéphane Cosnier ont assuré une cuisine en chambre absolument étoilée !

Dans le respect des gestes barrières…

Martial Jacquey – Passionné de vin

Le 21 mars 2021