Domaine Hubert Lignier

Un premier cru sans nom :

le Morey-Saint-Denis 1er Cru Vieilles Vignes du domaine Hubert Lignier

C’est avec ce vin, un Morey-Saint-Denis 1er Cru vieilles vignes, que j’ai eu l’une de mes plus grandes révélations de passionné de vin après 20 ans d’organisation de dégustations, le 25 février 2005 chez mon ami Stéphane Derbord, restaurateur à Dijon. La soirée était consacrée aux Bourgognes 1ers crus rouges 2002. Dans l’après midi de cette journée, j’ai eu l’idée de passer au domaine Hubert Lignier. Je connaissais très peu les vins de ce domaine et je m’étais toujours promis de m’y rendre du temps de Romain que j’avais eu l’occasion de rencontrer en dehors du vin. Sa disparition, en juillet 2004, m’avait beaucoup affecté. Ce 25 février, quelques heures avant ma dégustation, Hubert Lignier m’a confié une bouteille d’un cru dont j’ignorais l’existence, un 1er cru sans nom car il est issu d’une cuvée où sont assemblés des raisins provenant des 1ers crus Faconnières et Cheneverys. Le hasard de cette « dégustation aveugle » a voulu que cette bouteille soit dégustée en dernière position, après de forts beaux crus déjà sélectionnés parmi les meilleurs à ma connaissance du moment. Nous avions déjà pris beaucoup de plaisir à déguster huit vins de ce millésime 2002, que j’ai toujours trouvé exceptionnel, mais cette dernière bouteille nous a procuré un bonheur rare dans le sublime et l’inouï des saveurs. J’en serais presque devenu mystique quand, après quelques heures de sommeil, je faisais le compte-rendu de cette dégustation et l’envoyais par la messagerie électronique aux participants. Certains se sont inquiétés de ma santé car, habituellement, je ne suis jamais aussi rapide à rédiger les compte-rendus de dégustation. Mon enthousiasme était tel que j’ai commencé ma rédaction en écrivant : « le paradis existe, il est dans cette bouteille de Morey-Saint-Denis 1er Cru 2002 du domaine Hubert Lignier ». Dans mes souvenirs, j’avais en référence le seul Richebourg d’Henri Jayer que j’ai pu déguster ou quelques bouteilles de la Tâche des meilleurs millésimes.

Comme le notait fort justement Robert Parker, il est rare de voir une telle continuité entre le père et le fils. Je dois dire aussi que la qualité des millésimes est d’une très grande régularité comme en a témoigné une dégustation allant de 2002 à 1991, organisée, celle-ci, en février 2007. Au-delà de leur différence, il y avait une grande homogénéité entre les millésimes avec une texture de bouche bien particulière, un grain soyeux de grande classe et des arômes complexes où le fruit persiste toujours au travers des ans ; ce qui est, pour moi, indispensable à la qualité des très grands vins.

Malheureusement, Romain nous a quitté et le père a dû poursuivre ce qu’il avait transmis à son fils. Depuis le millésime 2006, le domaine a été partagé avec la création du domaine Lucie et Auguste Lignier. Plus modeste et moins médiatique que d’autres, et même avec un 1er cru sans nom, pour moi, Hubert Lignier qui travaille maintenant avec son fils Laurent fait partie des grandes figures de la Bourgogne.

Notre dégustation :

Le nez est exceptionnellement profond, Marielys est près d’un buisson de roses au parfum poivré. Hubert est dans les bras de Shiva, rempli de sensations à la fois centrales et extrêmes. Essentiel ou élémentaire ? Intellectuel ou d’une absolue gourmandise ? Se demande Martial.

La bouche peut prolonger la séduction ou se montrer un peu sauvage.

Débat épineux ou de pétales ?

Domaine Hubert Lignier
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