Le succès d’un artiste méconnu :
Le Vosne-Romanée 1er Cru les Suchots du domaine Gérard Mugneret
Le domaine Gérard Mugneret m’a toujours accompagné depuis mes premières dégustations de grands vins de Bourgogne. Dans les années 1980, lorsque je faisais mes premiers pas, guidé par Jean-Pierre Renard à la Cour aux Vins, je découvrais le Vosne Romanée 1er Cru les Suchots et je m’accordais avec les époux Perrot du Clos de Tart pour trouver dans ce vin tout ce que l’on peut attendre d’un grand Bourgogne rouge issu d’un terroir racé ; une robe soutenue d’un rubis éclatant, un nez délicat et complexe aux intenses parfums de fruits rouges et une bouche délicieusement suave et fraîche avec une trame serrée et élégante et des arômes harmonieux très présents. Bref, une grande classe !
J’ai aussi le souvenir de cette soirée que j’avais organisée chez Marc Meneau sur le thème des Échezeaux : ceux de Gérard Mugneret avaient complètement subjugué les participants, et Marc Meneau le premier n’en revenait pas de voir ainsi l’extrême niveau des vins de ce vigneron méconnu des cercles d’amateurs et des médias et qui, ce soir là, dépassaient ceux d’Henri Jayer et du domaine de la Romanée Conti !
Une autre fois encore, en compagnie de l’Union des Crus Classés de Graves, club très fermé où m’avait introduit mon ami Olivier Bernard du Domaine de Chevalier, des grands noms du bordelais comme André Lurton, Daniel Cathiard ou Jean-Bernard Delmas n’imaginaient pas que la Bourgogne puisse produire des rouges de ce niveau là.
Dernièrement, interrogé par le site internet Dreamwine sur mon top 10 des meilleurs Bourgognes rouges bus dans l’année 2006, l’Échezeaux 1979 en magnum de Gérard Mugneret, dégusté lors d’un repas gibier préparé par Hubert Anceau, arrivait en tête de mes meilleurs souvenirs de l’année.
Il peut paraître surprenant que Gérard et Françoise Mugneret ne fassent pas la une de la presse spécialisée. Ils sont secondés depuis fin 2004 par leur fils Pascal qui a la même philosophie du de la priorité du travail à la vigne pour élaborer de grands vins. A la fois sage et discret, Pascal cultive le goût du meilleur en s’appuyant sur l’observation de ses parcelles qui réagissent chacune à leur façon aux vicissitudes du climat. C’est aussi cela l’excellence de la Bourgogne, la subtilité, la finesse, l’élégance qui ne se trouvent pas au premier croisement de chemins et méritent quelques détours.
L’adresse n’est cependant pas complètement méconnue : les clients très fidèles du domaine se partagent la production d’années en années, et il n’y a pas de mauvais millésime !
Le Vosne Romanée 1er Cru les Suchots, situé à côté de la Romanée Saint Vivant, est certainement l’un des meilleurs premiers crus de Vosne Romanée, au cœur de la Côte de Nuits. Il se déguste toujours avec plaisir dans sa jeunesse et montre de véritables capacités de vieillissement ; il correspond parfaitement à l’idée d’Henri Jayer selon laquelle un grand vin doit toujours être bon.
Notre dégustation :
La robe est belle, d’un joli pourpre à la fois intense et transparent avec des éclats rubis. Hubert se laisse enchanter par un nez apaisant, réconfortant qui lui évoque beaucoup de douceur. Pour Marielys, c’est un vin qui s’occupe de nous, qui nous invite à mettre les pieds sous la table pour un long repas de famille qui sera un moment de sérénité. Un vin qui nous remplit, qui nous suffit. Pour une fois, on n’ira pas chercher une autre bouteille à la cave, à moins que cela ne soit un autre millésime. A cette écoute, Martial a envie de lancer la Bourgogne sereine-attitude !
Gérard Mugneret | ||
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