Domaine Ballot-Millot

Le génie et la canicule :

Le Pommard 1er Cru de Refène 2003 domaine Ballot-Millot.

C’est à partir de l’idée d’associer un vin avec des arômes de chocolat que l’idée du Pommard m’est venue mais pas n’importe quel Pommard ! Nous sommes bien dans le contexte de la Bourgogne insolite et le nom de ce village pourrait faire sourire quand on sait qu’il est l’un des plus facilement prononçable dans le monde anglo-saxon et qu’au demeurant, il évoque ce que la Bourgogne représente de plus classique. Mais pour beaucoup d’amateurs modernes, ce classique là est souvent synonyme d’austérité, de manque de maturité, d’acidité et de maigreur. Certes, les meilleurs vins sont des vins de garde et il faut savoir les attendre. Il faut bien aussi reconnaître que l’attente n’est pas toujours récompensée et que les vins dit « de garde » ne sont pas toujours ce que l’on croit. Parfois, la déception peut s’avérer cruelle quand les symptômes sont toujours aussi durs après une longue et coûteuse attente !

Le millésime 2003, si particulier, si exceptionnel, si déroutant, se doit, à mon avis, d’être associé à Pommard et au chocolat !

Pour ceux qui l’auraient oublié, rappelons que cette année là, en août, les pinots noirs de Bourgogne mûrissaient par 40°, ce qui ne s’était jamais vu ! Il se trouve que j’étais en Andalousie pour faire mon premier voyage au pays du Pedro Ximenes qui accompagne généralement plus facilement le chocolat. Les informations venant de France me paraissaient surréalistes et je ne me doutais pas non plus que les vendanges seraient presque finies à mon retour !

Dans le genre curieux voire étrange, cela m’étonne encore.

Je pense maintenant que parmi tous les villages de Bourgogne, c’est Pommard qui a le plus tiré parti de cette canicule de 2003 ; j’ose même dire que le Pommard n’a jamais été aussi bon !

Il fallait le génie d’un jeune vigneron qui a compris comment faire avec les terroirs de Pommard et aussi le miracle de ce millésime de canicule pour toucher de près ce que l’on peut appeler sans excès la perfection du plaisir de la dégustation.

Sans être noire, comme celle de certains vins trop extraits, la robe de ce Pommard est d’un beau rubis profond et elle ne manque pas d’éclat. Le nez se montre intense et délicat avec une grande complexité de fruits rouges et noirs à la maturité idéale à laquelle se mêlent de douces notes grillées et épicées sur un fond de chocolat très fin. En bouche, c’est la rondeur absolue, le palais est complètement tapissé par une fine pellicule de glycérol ; les arômes fruités sont d’une totale gourmandise et les notes chocolatées sans aucune amertume. Le soleil est bien là dans ce qu’il donne de meilleur, sans aucune brûlure et sans la moindre sécheresse. Ce millésime 2003 donne ici l’antipode du fameux 1976, année de sécheresse pendant laquelle la végétation s’était bloquée, empêchant le raisin de mûrir et donnant des vins aux tanins durs qui n’ont jamais vraiment été plaisants. N’en déplaise aux ascètes, avec ce Pommard 1er Cru la Refène, le bonheur est à portée de verre sans plus attendre !

Notre dégustation :

Hubert est dans le sud… Marielys en plein été…
Le soleil transperce les persiennes…
Restons à l’ombre…
Toutefois, la douceur est bien là… On pense au Maroc…
On rêve encore à d’autres vacances, à d’autres contrastes…
L’alliance « sucré-salé » se révèlerait très délicate, en finesse…
Une dynamique qui maintient l’appétit…
Là, où dans d’autres contextes, la fatigue pourrait nous assaillir…

Domaine Ballot Millot
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