Domaine Alain Vignot

Saint-Jacques a la Côte avec un autre pinot :

le Bougogne Côte Saint Jacques d’Alain Vignot

Nous sommes ici dans la partie la plus septentrionale de la Bourgogne, celle qui flirte avec Paris et qui, tout en restant modeste, avait une certaine aisance pour monter, grâce à l’eau, jusqu’à la capitale. Le phylloxera, qui fit son apparition dans les années 1870 a complètement changé la physionomie du paysage viticole de l’Yonne. En 1828, on produisait 44 000 hectolitres de vin à Joigny et, à peine 100 hectolitres en 1938 !

Aujourd’hui la Côte Saint-Jacques fait à nouveau parler d’elle, par la volonté de la famille Vignot et grâce aussi à la renommée du restaurant éponyme de la famille Lorrain, à Joigny.

Mais il a fallu beaucoup de patience à Alain Vignot pour constituer les 12 hectares de son domaine dont 10 sont situés sur la Côte Saint-Jacques. Il a racheté patiemment les friches et les jardins de cette belle côte qui surplombe l’Yonne et regarde la Bourgogne du sud qui, vue d’ici, commence à Auxerre.

Depuis Beaune ou Dijon, il faut donc aller chercher au nord-ouest de Chablis, Saint Bris et Irancy pour trouver ce fameux vin de la Côte Saint-Jacques.

C’est assez rare de voir un Bourgogne (appellation régionale) issu d’une localisation aussi restreinte, mais la grande originalité de celui-ci est d’être fait à partir d’un cépage bien particulier qui est le pinot gris.

Vous me direz que, pour énoncer les choses ainsi, il faut être bourguignon car le parisien, lui, a tout cela à portée de main ! Le pinot gris existe aussi en Alsace où il fut appelé tokay, il se trouve toujours dans les Hautes Côtes et même à Aloxe-Corton dans une rareté de premier cru unique en son genre et monopole de la famille Sénart. On le trouve parfois dans certains blancs où il est autorisé en petites quantités comme dans le célèbre Beaune Clos des Mouches du domaine J. Drouhin. C’est aussi le cousin du pinot meunier, l’un des trois cépages champenois avec le chardonnay et le pinot noir.

On s’étonne souvent de réaliser qu’en France, sauf rare exception, les raisins qui servent à faire du vin sont tous à jus blanc et la couleur des vins rouges provient de la macération du jus avec la peau des raisins. En général, la couleur rosée est obtenue par une très légère macération des raisins rouges. Seule la Champagne peut mélanger des vins blancs et des vins rouges pour faire des Champagnes rosés.

Mais notre Côte Saint-Jacques a cette particularité d’obtenir cette couleur avec un raisin plutôt blanc mais qui rosit quand il est mûr.

Notre dégustation :

La robe est éclatante, d’un magnifique rose orangé. Le nez est expressif, ouvert et affirmé. La bouche confirme la personnalité du vin avec, pour Marielys, un côté piquant qui évoque le radis et même le grain de moutarde. Pour Hubert, c’est d’entrée une bonne impression de fraîcheur avec une jolie amertume ensuite « comme une groseille que l’on croque ». Quand il se réchauffe dans le verre, la minéralité se développe sur un côté crayeux et, le verre vide, on pourrait même penser à un beau blanc.

Alain Vignot
Bourgogne Côte Saint-Jacques Pinot Gris 2009 Nous consulter