Dégustation aveugle du 10 février 2012 chez Stéphane DERBORD:
grands crus rouges de bourgogne 2001
Dégustation à l’aveugle dans un ordre fortuit avec des vins ouverts 4 heures avant la dégustation
C’est la troisième dégustation que j’organise sur ce thème sachant que j’ai eu plusieurs fois l’occasion de comparer quelques grands crus de ce millésime, chez moi ou ailleurs. Comme les fois précédentes, il y a des vins que je connais bien et d’autres que je découvre ou que je déguste rarement. Dans le public des dégustateurs, c’est un peu la même chose, certains sont des familiers et d’autres dont je fais la connaissance. Les résultats sont très intéressants et ne correspondent pas à ceux des précédentes dégustations, il n’y a pas de vérité absolue en la matière !
Servi n° 8: Chambertin Clos de Bèze Vieilles Vignes Pierre Damoy
Il fait son entrée dans ce type de dégustation mais je l’avais déjà découvert et j’en attendais beaucoup. Curieusement, je me trouve légèrement en décalage avec la majorité des dégustateurs qui l’ont élu à la première place. La robe est bien soutenue avec une belle brillance. Le nez est immédiatement généreux avec beaucoup de profondeur et de plénitude sur des parfums délicatement floraux, doucement fruités et délicatement grillés et épicés ; les mots « excellent », « superbe », « grande classe » reviennent souvent dans les commentaires. La bouche est tout aussi intense que le nez avec une superbe texture soyeuse, une présence remarquable et des arômes complexes absolument délicieux ; on le dit racé, sublime, divin et c’est le plus équilibré pour un dégustateur… Je suis le seul à lui trouver une finale à peine ferme mais c’est un Chambertin et il a encore de l’avenir !
M.J. : 18
Moyenne : 18,7 (18-19,5)
Servi n° 5 : Clos de la Roche Domaine Hubert Lignier
La robe est très soutenue sans aucune note d’évolution Le nez est superbe avec d’intenses parfums de fruits rouges et noirs sur un fond minéral et épicé avec une touche de réglisse ; on a le sentiment qu’il ne se livre pas encore complètement mais c’est très profond et cela dure… La bouche est d’une grande harmonie avec une texture très soyeuse, beaucoup de noblesse et de complexité aromatique avec des notes de fraises, de framboises, de mûres sur un fond minéral et épicé. C’est sublime avec une longueur exceptionnelle. Ce vin continue à gagner en volume depuis mes dernières dégustations et il garde beaucoup de potentiel. C’est le plus jeune et le plus riche pour un dégustateur.
A noter qu’il avait été dominé par le Musigny du domaine Roumier lors de notre repas dégustation du mai 2011 mais ça n’est pas le cas cette fois.
Note M.J. : 19,5
Moyenne : 18,2 (17-19,5)
Servi n° 7: La Tâche Domaine de la Romanée Cont
C’est sans doute le vin pour lequel les avis sont les plus partagés. En ce qui me concerne, même si je ne retrouve pas la perfection (20/20) de la dégustation du 26 octobre 2011, c’est mon préféré avec le Clos de la Roche. La robe est légèrement trouble avec un disque tuilé. Le nez est à la fois délicat et intense avec beaucoup de complexité ; on peut retrouver un petit côté doucement végétal caractéristique, une pointe de rose fanée, des fruits fondus. En bouche, certains reconnaissent la complexité caractéristique d’une vendange entière réussie avec une profondeur remarquable, beaucoup de noblesse et un soyeux qui enveloppe le palais avec des arômes très complexes (le plus complexe pour un dégustateur) et peut-être la plus grande longueur.
Note M.J. : 19,5
Moyenne : 17,8 (15-19,5)
Servi n° 6: Musigny Domaine Georges Roumier
La robe est grenat foncé sans aucun signe d’évolution. Le nez ne fait pas l’unanimité, très intense, presque explosif avec des parfums de cassis très doux et un côté viande grillée au feu de bois pour certains ; pour d’autres, il n’est pas tout à fait net (carton mouillé ?). La bouche est majoritairement très appréciée avec un grand équilibre, beaucoup de rondeur et une force encore contenue même s’il est relativement fruité. Toutefois quelques dégustateurs le trouvent un peu végétal et/ou animal.
Note M.J. : 18,5
Moyenne : 16,8 (12-18,5)
Servi n° 9 : Richebourg Domaine Méo-Camuzet
La robe est d’un beau grenat. Le nez est un peu animal au départ et demande de l’aération pour percevoir les fruits. La bouche est très suave et gourmande avec des tanins très fins, le plaisir est assez immédiat à la différence du nez mais cela manque peut-être d’un peu de complexité pour certains. D’autres le trouvent minéral et salin. C’est le plus somptueux pour un dégustateur.
Note M.J. : 16
Moyenne : 16,6 (14-19)
Servi n° 2: Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques Domaine Armand Rousseau
C’est le « pirate » de la dégustation mais le domaine Rousseau le considère au niveau d’un grand cru et c’est une référence. La robe est assez légère avec un disque tuilé. Le nez est très ouvert et dégage beaucoup de douceur, une touche de vanille et un fruité à la fois pur et séduisant. La bouche est soyeuse et très élégante, c’est le pinot noir dans toute sa finesse avec des arômes de fraises et de framboises, une touche de cerise et de poivre blanc. Délicieux vin à maturité !
Note M.J. : 17
Moyenne : 16,2 (12-18)
Servi n° 3 : Clos de Tart
Il était sorti en tête de nos précédentes dégustations et il faut reconnaître que cette fois il était méconnaissable. La robe est sombre avec des reflets violets. Le nez est intense avec beaucoup de fruits rouges et noirs mais la bouche est très serrée avec beaucoup de vivacité ; davantage sur la puissance que sur la finesse. Certains le trouvent trop extrait et trop boisé mais d’autres le soutiennent en appréciant sa richesse et ses arômes.
M.J. : 15
Moyenne : 14,5 (10-17)
Servi n° 1: Grands-Echezeaux Domaine Robert Sirugue
La robe est d’un beau grenat profond. Le nez est assez ouvert avec des parfums complexes (cerise, cuir). La bouche est assez tonique, plutôt sur la puissance, la matière est là et les arômes complexes (fruits, sous-bois) mais on souhaiterait davantage de finesse
M.J. : 15
Moyenne : 14,2 (15,5-19)
Servi n° 0: Morey Saint-Denis Domaine Hubert Lignier
Très belle introduction avec ce vin à la robe sombre, au nez intensément fruité et à la bouche d’une très belle tenue même si elle semble encore un peu ferme.
M.J. : 14
Moyenne : 13 (11-14,5)
Lors du repas, nous avons dégusté un magnum de Meursault 1er Cru Clos des Perrières 2001 Monopole du Domaine Albert Grivault, absolument sublime sur les coquilles Saint-Jacques de Stéphane Derbord (note MJ 19,5) et un Chapelle-Chambertin 2001 du Domaine Pierre Damoy, plus souple mais dans le même esprit que le Clos de Bèze (note MJ 18/20)
Martial Jacquey