Château de Villars Fontaine

Bernard Hudelot, créateur de terroir :

le Bourgogne Hautes Côtes de Nuits blancs les Jiromées.

Bernard Hudelot fait partie des figures bourguignonnes, c’est un homme de caractère, au franc-parler et qui cultive, outre la vigne, les idées nouvelles. Pour moi, c’est avant tout un grand passionné de vins ; je l’ai rencontré pour la première fois il y a un peu plus de vingt ans, lorsque j’animais mes premières séances de dégustations du Club Harmonie des Vins et des Mets à l’Espérance chez Marc Meneau. J’ai tout de suite apprécié chez lui son goût de la Bourgogne et de ses vins qui se conjuguait parfaitement avec une curiosité sans limite pour d’autres saveurs.

Il n’hésitait pas à faire des kilomètres pour participer à une dégustation de vins rares, très peu connus à l’époque et j’ai le souvenir de celle qui nous a fait découvrir la Solaïa, le Vega Sicilia et le Caymus Wineyard à côté du Château Latour. C’était au restaurant la Madeleine à Sens, bien avant que Patrick Gauthier n’obtienne ses deux étoiles au guide rouge.

Bernard Hudelot n’a pas non plus reculé devant le projet de planter des vignes à Tahiti, dans l’idée de faire du vin avec des méthodes bien à lui. Il est un jour au Québec, un autre en Espagne… Bref, c’est un homme qui bouge, animé de cette ouverture et de cette passion des goûts d’ailleurs pour se les rendre familiers alors qu’ils restent étranges à beaucoup.

J’ai aussi été fasciné de découvrir qu’il avait créé en 1988 un nouveau terroir en défrichant le terrain situé à côté de chez lui, avec ce qui deviendra le terroir des Jiromées à Villars Fontaine, planté de chardonnay, orienté au sud sur ces fameuses marnes si précieuses au Corton Charlemagne. Ces belles terrasses ne datent que de 1988 et déjà le millésime 1997 fait parler de lui en rivalisant à l’aveugle avec les plus grands Meursault, Puligny-Montrachet, des appellations villages aux grands crus !

Dans ce coin reculé de la côte, les terrasses ont quelque chose d’insolite et la blancheur de leur sol se voit de loin. C’est aussi ce que le vin exprime dans sa singularité avec un brin d’austérité mais une grande profondeur à l’image des racines qui puisent la nourriture complexe nécessaire à la maturité des raisins.

Notre dégustation :

Après avoir longuement humé le vin, c’est l’association avec la framboise qui vient à l’esprit d’Hubert. Martial est un peu surpris, un vin blanc qui évoque la framboise ?

Ou alors, la minéralité des grains de framboise et, peut-être même des grains séchés. Avec le côté boisé, Marielys pense au caramel. Oui, le caramel de la pâte feuilletée des millefeuilles. Mais le vin est sec, minéral, frais et même un peu salin. Pourquoi pas un fromage frais ?

Pour Martial qui n’a pas trop d’affinité avec le fromage et qui se désespère des alliances tellement rebattues avec les vins rouges, la question « fromage ou dessert ? » vient prendre ici un sens jubilatoire.

Bernard Hudelot
Hautes Côtes de Nuits le Rouard 2008 Nous consulter
Hautes Côtes de Nuits les Jiromées 2001 Nous consulter