Domaine Jacques Prieur

Un Bourgogne à fleur de sel :

Le Beaune 1er Cru Champs Pimont du Domaine Jacques Prieur

Il ne paraîtra peut-être pas original d’évoquer le domaine Jacques Prieur en Bourgogne. En effet, c’est aujourd’hui l’un des plus grands domaines même s’il a su garder son côté familial avec Martin Prieur toujours bien présent. Les vignes s’étendent du Chambertin au Montrachet en passant par le Musigny, le Clos Vougeot, l’Échezeaux, la colline de Corton et bien d’autres crus prestigieux et surtout excellents. En effet, le domaine est cité par toutes les revues spécialisées, en France et encore davantage à l’étranger. Il faut reconnaître que ces dernières années, les blancs d’abord, puis les rouges se situent au sommet des vins les plus exceptionnels que j’ai pu déguster. J’ai le souvenir par exemple, d’un Meursault Perrières, 1er Cru 1991, goûté en 2007 dans une dégustation horizontale de plusieurs Meursault Perrières et qui alliait parfaitement la minéralité profonde, la rondeur et des arômes à la fois complexes, riches et racés ; un vin qui s’était complètement épanoui pendant plus de 15 ans et qui ne montrait aucun signe de fatigue. Je pense aussi au Musigny 2001 que j’ai dégusté plusieurs fois à l’aveugle avec les plus grands crus de ce millésime et qui, à chaque fois, s’est montré exceptionnel d’harmonie, de profondeur et de classe. J’ai rarement vu une telle unanimité. Alors, ne boudons pas notre plaisir avec le meilleur de la Bourgogne, mais c’est une bouteille bien particulière que je vous invite ici à aller chercher…

Au domaine Jacques Prieur, il y a la cave des rouges et la cave des blancs. En général, c’est par cette dernière que l’on termine la dégustation selon l’adage bourguignon bien connu « rouge sur blanc, tout fout le camp ; blanc sur rouge, rien ne bouge ». Dans la cave des blancs, il est un vin qui a une place particulièrement à part dans la dégustation. Certes, le Corton Charlemagne est souvent fermé et austère et même s’il est vendangé à maturité et souvent bâtonné, il est tout de même rare qu’il se déguste facilement en fût. Aussi, le Meursault Perrières dans sa droite minéralité est moins friand que le Puligny Combettes, pourtant son voisin proche. Souvent le Chevalier Montrachet est d’une rondeur gourmande et d’une grande harmonie qui laisse un accès au plaisir plus immédiat que le majestueux Montrachet toujours un peu fermé au départ. Le vin auquel je pense est très particulier, surtout dans sa jeunesse, au fût et dans ses premières années de bouteille : c’est le Beaune blanc 1er Cru Champs Pimont. La vigne a la particularité de se partager entre 1,2 ha de chardonnay et 2,2 ha de pinot noir ; le sol est assez léger avec un calcaire crayeux et un peu de silice. Ce vin me surprend parce qu’il est marqué par ce que l’on appelle parfois un côté salin ; imaginez un grain de fleur de sel sur la langue. Certains définissent parfois la minéralité avec cette image que je trouve assez juste.

La minéralité peut évoquer la pierre, la roche, le sable, la craie et, pourquoi pas, la mine de crayon pour rester dans des références terriennes ou en rapport avec le sol. Mais, avec ce Beaune blanc 1er Cru Champs Pimont, on peut aussi penser à la mer, avec le sel d’une part et, aussi, des notes iodées qui peuvent être une invitation à savourer des huîtres. Ce caractère s’atténue au vieillissement pour évoluer vers des arômes grillés, plus classiques, qui apparaissent au bout de six ans environ. On a donc le choix entre la singularité de ce vin aux arômes un peu étranges dans le contexte et un air de famille qui finit par apparaître au fil des ans. Une perle rare a toujours sa place au milieu des bijoux !

Notre dégustation :

Pour Martial, le premier nez est un peu boisé avec une pointe de vanille mais il évolue vite vers quelque chose de plus vif, de plus minéral. En bouche, Marielys ressent une impression de fraîcheur, une essence végétale. Hubert pense à la pomme verte ; pour lui la bouche reste vive, tonique avec une petite astringence, une pointe saline et iodée.

Les trois se retrouvent autour de l’idée de coquillages ou le goût de l’huître.

Domaine J. Prieur
Beaune 1er Cru Champs-Pimont blanc 2012 Nous consulter
Meursault Clos de Mazeray Blanc 2006 Nous consulter
Puligny-Montrachet 1er Cru les Combettes 2006 Nous consulter
Meursault Perrières 1er Cru 2009 Nous consulter
Corton-Charlemagne 2005 Nous consulter
Chevalier-Montrachet 2009 Nous consulter
Montrachet 2009 Nous consulter
Volnay Clos des Santenots 1er Cru monopole 2009 Nous consulter
Clos-Vougeot 2005 Nous consulter
Chambertin 2009 Nous consulter
Musigny 2011 Nous consulter